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Climat et variations climatiques au Précambrien

CLIMATOLOGIE
Le Précambrien (superéon)
Le Précambrien, désigné comme superéon, représente une vaste période de temps précédant le Cambrien. Il s'étend ainsi de la formation de la planète il y a environ 4,6 milliards d'années (Ga) jusqu'à l'apparition des premiers organismes pluricellulaires il y a environ 541 millions d'années (Ma).

Le Précambrien, qui voit la mise en place des continents, des océans, de la tectonique des plaques et de la vie, représente à lui seul près de 90 % de l'histoire de la Terre. Il est divisé en trois éons : l'Hadéen, l'Archéen et le Protérozoïque.

Au cours du Précambrien, la tectonique des plaques était encore en cours de formation et les continents étaient en train de se former à partir de roches magmatiques et de sédiments marins qui s'accumulaient sur la croûte terrestre.
Echelle de temps du Précambien (en milliard d'années)
Formation de la Terre
Formation de la Terre
La formation de la Terre remonte à environ 4,6 milliards d'années, à l'époque où un nuage de gaz et de poussières tournoyait autour d'une jeune étoile, notre Soleil. Au commencement, il y avait une vaste nébuleuse, composée principalement d'hydrogène et d'hélium. Sous l'effet de la gravité et de la force centrifuge, cette nébuleuse s'est aplatie en un disque tourbillonnant, appelé disque protoplanétaire. Ce disque n'était pas uniforme : les parties proches du Soleil tournaient plus vite que les parties éloignées, créant une zone d'accrétion intense.

Dans ce disque protoplanétaire, des grains de poussière se sont agglomérés sous l'effet de la gravité, donnant naissance à de petits corps rocheux appelés planétoïdes. Ces planétoïdes ont grossi par collisions et accrétion de poussière et de gaz, s'entrechoquant violemment et générant des corps de plus en plus grands. Notre Terre s'est formée par l'accrétion de ces planétoïdes et d'autres matériaux dans la partie interne du disque protoplanétaire. Ce processus a duré environ 30 millions d'années. La Terre primitive était une boule de roche en fusion, bombardée par des impacts d'astéroïdes et de comètes.

Au fur et à mesure que la Terre se refroidissait, sa surface s'est solidifiée, formant une croûte primitive. Les éléments les plus denses, comme le fer et le nickel, ont migré vers le centre sous l'effet de la gravité, formant le noyau. Les éléments plus légers, comme le silicium et l'aluminium, se sont rassemblés pour former le manteau. Quant aux gaz volatilisés, tels que l'eau et le dioxyde de carbone, ils se sont dégazés pour former l'atmosphère primitive.
Climat global du précambrien
Les conditions climatiques ont fortement évolué au cours des trois éons qui composent ce superéon long d'environ 4 milliards d'années !

Au Précambrien, le climat de la Terre était régulé par plusieurs facteurs, notamment les émissions volcaniques, les bombardements météoriques, les variations de l'activité solaire, les changements dans la composition de l'atmosphère et les mouvements tectoniques. Ces facteurs ont conduit à des fluctuations de la température et des niveaux de gaz à effet de serre, qui ont eu des conséquences importantes sur la géologie, la biologie et la chimie de la Terre.
Climat Hadéen
L'éon Hadéen et son climat
L'éon Hadéen, également connu sous le nom de l'Hadéen, constitue le premier éon de l'histoire de la Terre. Il s'étend de la formation de la Terre par accrétion il y a environ 4,6 milliards d'années (Ga) pour se terminer autour de −4 Ga.

Pendant cet éon d'environ 600 millions d'années (Ma), la Terre était encore en formation et subissait une intense activité volcanique et météoritique. Les roches les plus anciennes connues sur Terre datent de cette époque, et elles sont principalement composées de basalte et de granite. Il n'y avait pas de continents pendant l'éon Hadéen. Au lieu de cela, la surface de la Terre était recouverte par des océans de magma.

Les scientifiques pensent que la température à la surface de la Terre était alors probablement supérieure à 1 500 °C. L'atmosphère et les océans se seraient formés au cours de la dernière partie de l'éon.
L'hypothèse de l'impact géant
On pense également que la Lune se serait formée durant l'Hadéen, il y a environ 4,5 Ga. La principale hypothèse avance qu'une collision entre la proto-Terre et une proto-planète (Théia) de la taille de la planète Mars aurait formé la Lune. Selon les chercheurs, Théia se serait formée dans la même région du système solaire que la Terre, mais avec une orbite instable. Finalement, cette planète errante aurait croisé la Terre dans un impact cataclysmique !

L'énorme énergie libérée lors de la collision aurait entraîné la fusion des matériaux des deux corps célestes. Les débris résultants de cette collision se seraient ensuite regroupés pour former un disque de débris en orbite autour de la Terre. Ce disque se serait progressivement aggloméré pour former la Lune. Théia aurait également apporté de l'eau à la Terre.
Atmosphère primitive Hadéen
L'atmosphère primitive de l'Hadéen
Le dégazage du magma ou des roches sous l'océan magmatique débute et crée l'atmosphère initiale, dite primitive.

L'atmosphère primitive, particulièrement épaisse de la Terre, était composée principalement de gaz volcaniques tels que l'ammoniac (NH₃), le méthane (CH₄), le dioxyde de carbone (CO₂) et l'azote (N₂). L'oxygène libre (O₂) était pratiquement absent. La température et la pression atmosphérique étaient tellement élevées que l'eau était présente uniquement sous forme de vapeur d'eau (H₂O), des conditions probablement assez similaires à celles observées aujourd'hui sur la planète Vénus. Certains scientifiques pensent également que la glace, délivrée par les impacts de comètes, aurait pu fournir à la planète de la vapeur d'eau supplémentaire.

Lorsque la température a suffisamment diminué, la vapeur d'eau est passée à l'état liquide entraînant une baisse de la pression atmosphérique et de l'effet de serre. En effet, une grande partie de la vapeur d'eau dans l'atmosphère se serait ainsi condensée pour former des nuages ​​et de la pluie qui auraient laissé d'importants dépôts d'eau liquide à la surface de la Terre. Cette eau aurait alors entraîné avec elle une partie du dioxyde de carbone qui allait se retrouver piégé dans les premières roches sédimentaires de type carbonaté. Très progressivement, la température du sol a baissé provoquant un refroidissement de l'atmosphère et la formation des océans.
Malgré ces conditions climatiques infernales, l'Hadéen est considéré comme une période cruciale de l'histoire de la Terre. En effet, c'est pendant cette période de formation que notre planète a commencé à acquérir les conditions nécessaires à l'apparition de la vie.
La théorie du grand bombardement tardif
Le grand bombardement tardif (ou Late Heavy Bombardment en anglais) est un événement théorique qui se serait déroulé de -4,1 à -3,9 milliards d'années. Une période durant laquelle la Terre et les autres planètes telluriques du système solaire auraient subi un intense de bombardement météoritique.

Selon cette hypothèse, le grand bombardement tardif aurait été déclenché par des perturbations gravitationnelles dans le système solaire, peut-être causées par les mouvements des planètes géantes comme Jupiter et Saturne. Ces perturbations auraient dirigé un grand nombre de corps célestes vers le système solaire intérieur, provoquant ainsi une période de bombardement météoritique intensive.

Les conséquences de cet événement hypothétique auraient été importantes sur la Terre. Les impacts de météorites auraient créé de vastes cratères et enclenché des éruptions volcaniques massives. Ces impacts auraient également libéré de grandes quantités d'énergie, avec pour conséquences des conditions difficiles pour l'émergence de la vie sur Terre.
Climat Archéen
L'éon Archéen et son climat
Pendant l'Archéen, de -4 à -2,5 milliards d'années, la Terre était encore en formation et subissait de nombreux événements cataclysmiques, notamment des impacts de météorites et une intense activité volcanique. Les premiers continents ont commencé à se former à cette époque, et la vie est apparue sous forme de bactéries et d'autres organismes unicellulaires.

L’Archéen est divisé en quatre ères distinctes :
  • l’Éoarchéen (-4,0 à 3,6 Ga) ;
  • le Paléoarchéen (- 3,6 à -3,2 Ga) ;
  • le Mésoarchéen (-3,2 à -2,8 Ga) ;
  • le Néoarchéen (-2,8 à -2,5 Ga).

Chaque ère a connu des évolutions marquantes du climat et des conditions géologiques.
Durant l’Éoarchéen, la Terre était en pleine phase de stabilisation après l’accrétion planétaire. L’atmosphère, pauvre en oxygène, était dominée par des gaz volcaniques et un effet de serre intense maintenant des températures élevées. L’eau liquide a commencé à s’accumuler, formant les premiers océans.
Le Paléoarchéen a vu l’apparition des premières formes de vie connues, comme les stromatolithes fossiles il y a environ 3,5 milliards d’années. L’activité tectonique était intense, avec la formation des premiers cratons et l’émergence progressive de masses continentales.
Au Mésoarchéen, les interactions entre la biosphère et l’atmosphère ont commencé à modifier lentement la chimie de l’environnement terrestre. L’activité microbienne s’est intensifiée, favorisant la fixation du carbone et la production d’oxygène, bien que ce dernier ne se soit pas encore accumulé dans l’atmosphère.
Le Néoarchéen marque une période clé où la photosynthèse oxygénique commence à impacter plus significativement les océans. Cela a entraîné l’oxydation du fer dissous et la formation des premières grandes quantités de bandes de fer rubanées (BIFs). Cette accumulation d’oxygène amorce la transition vers le Protérozoïque.
L'atmosphère archéenne
À ses débuts, l'atmosphère terrestre était saturée de gaz volcaniques comme le dioxyde de carbone (CO₂), le méthane (CH₄), l'ammoniac (NH₃), l'hydrogène (H₂) et la vapeur d’eau (H₂O). L’oxygène libre (O₂) y était pratiquement absent, empêchant la formation de la couche d’ozone (O₃) et laissant la surface exposée à un intense rayonnement ultraviolet.

Dans ce monde hostile, les températures étaient maintenues élevées par un effet de serre puissant, malgré un Soleil environ 30 % moins lumineux qu’aujourd’hui (paradoxe du jeune Soleil faible).

En effet, les estimations actuelles suggèrent que la température moyenne de la surface terrestre oscillait entre 40 et 80 °C.
L’activité volcanique, particulièrement intense, remodelait en permanence le paysage, formant d’immenses plaines de lave et des reliefs accidentés. Parallèlement, les fluctuations de l’activité solaire contribuaient à la variabilité du climat.

L’eau, probablement issue du dégazage volcanique et de l’apport de comètes riches en glace, a ainsi pu subsister sous forme liquide, créant des conditions propices aux réactions chimiques complexes. Malgré son caractère inhospitalier, cette Terre primitive posait déjà les bases de l’émergence des premières molécules organiques, amorçant ainsi le long processus qui mènera à l’apparition de la vie...
La glaciation de Pongola
La glaciation du Pangola, survenue il y a environ 2,9 milliards d’années, est le plus ancien épisode glaciaire connu sur Terre. Située dans le Supergroupe de Pongola, en Afrique du Sud et en Eswatini, elle a laissé des traces sous forme de tillites et d’autres sédiments caractéristiques des environnements glaciaires. La glaciation de Pongola témoigne de l'existence de conditions climatiques extrêmes bien avant la glaciation huronienne (environ 2,4 milliards d’années) et apporte des indices précieux sur l’évolution précoce de l’atmosphère et des océans de notre planète.
Le paradoxe du jeune Soleil faible
Le paradoxe du jeune Soleil faible constitue une énigme majeure en géologie et en climatologie. Il s'agit de la contradiction apparente entre les modèles astrophysiques qui prédisent un Soleil bien moins lumineux au début de l'histoire du système solaire et les preuves géologiques attestant de la présence d'eau liquide à la surface de la Terre à cette époque. En effet, un Soleil moins brillant devrait entraîner une température globale bien inférieure au point de congélation de l'eau, rendant impossible l'existence d'océans liquides et, par conséquent, l'émergence de la vie.

Pour résoudre ce paradoxe, les scientifiques ont proposé diverses hypothèses, notamment un effet de serre renforcé par une atmosphère riche en gaz à effet de serre, une activité volcanique intense libérant de la chaleur et des gaz, ou encore une chaleur interne terrestre plus importante. La compréhension de ce paradoxe est essentielle pour percer les mystères de l'évolution du climat terrestre et des conditions d'apparition de la vie.
La formation des premiers supercontinents à l'Archéen
La Terre était couverte d'océans et de mers peu profondes. Les premiers continents se sont formés à partir de roches magmatiques qui se sont solidifiées dans les zones de subduction où les plaques tectoniques plongent sous la croûte terrestre.
Les roches ont été ensuite déformées et métamorphisées par la pression et la chaleur formant ainsi les premiers noyaux continentaux appelés cratons.

L'éon Archéen aurait vu la formation de trois supercontinents :

  • Vaalbara, il y a environ 3,6 milliards d'années (Ga) ;
  • Ur, il y a environ 3 milliards d'années (Ga) ;
  • Kenorland, il y a environ 2,7 milliards d'années (Ga).
Un craton, c'est quoi exactement ?
Un craton est une vaste et ancienne zone stable de la croûte terrestre qui forme le noyau d'un continent. Il se compose de deux parties principales : le bouclier, où les roches très anciennes affleurent à la surface, et la plate-forme, où ces roches sont recouvertes par des couches de sédiments plus jeunes. Les cratons sont des témoins géologiques importants, car ils sont les parties les plus anciennes et les plus stables de la croûte terrestre, fournissant des informations clés sur l'histoire et la formation des continents.
L'éon Protérozoïque et son climat
Le Protérozoïque s'étend de -2,5 milliards d'années à -541 millions d'années. Il couvre à lui seul près de la moitié du temps d’existence de la planète Terre. La première moitié du Protérozoïque a été marquée par une forte activité tectonique et volcanique conduisant à la formation de vastes chaînes de montagnes et de plaines sédimentaires. C'est également pendant cet éon que les premières formes de vie pluricellulaires ont évolué, notamment les premiers animaux invertébrés.

Le Protérozoïque se termine avec une augmentation significative de la biodiversité, marquée par l'apparition des premiers animaux il y a environ 600 millions d'années, comme ceux de la faune d'Ediacara. Ce foisonnement biologique est lié à une stabilisation progressive du climat et à une augmentation du taux d'oxygène.
Climat Proterozoïque
Le Protérozoïque est divisé en trois ères :
  • le Paléoprotérozoïque (-2,5 à - 1,6 Ga) ;
  • le Mésoprotérozoïque (-1,6 à -1,0 Ga) ;
  • le Néoprotérozoïque (-1,0 à -0,54 Ga).

Chacune de ces ères a connu des évolutions climatiques et géologiques majeures.
Le Paléoprotérozoïque a été marqué par la Grande Oxydation (-2,4 à -2,2 Ga), un événement crucial où l'oxygène a commencé à s'accumuler dans l'atmosphère. Cette transformation a entraîné la formation des premiers sols oxydés et la disparition de nombreux organismes anaérobies.
Le Mésoprotérozoïque est une période relativement stable en termes climatiques, marquée par le développement des premiers eucaryotes et l'expansion des stromatolithes dans les mers peu profondes.
Le Néoprotérozoïque, en revanche, est une période d'instabilité climatique intense, marquée par des glaciations globales comme la Sturtienne et la Marinoenne, qui ont pu transformer la Terre en une "boule de neige" pendant plusieurs millions d'années.
L'atmosphère du Protérozoïque
Au Protérozoïque, l'atmosphère a commencé à se stabiliser. La température moyenne de la Terre a diminué progressivement par rapport à l'Archéen.

L'atmosphère du Protérozoïque a subi des changements profonds. Alors que l'oxygène était quasi absent durant l'Archéen, la Grande Oxydation a augmenté sa concentration dans l'air et les océans. Cette accumulation a non seulement modifié la chimie terrestre, mais a également entraîné une baisse des concentrations en méthane, un puissant gaz à effet de serre, ce qui a provoqué une importante période de glaciation.

La température terrestre a connu de fortes fluctuations, passant de périodes chaudes, favorisant la prolifération de la vie océanique, à des ères glaciaires durant lesquelles les calottes de glace s'étendaient jusqu'à l'équateur. On estime que pendant les périodes chaudes du Protérozoïque, les températures moyennes globales pouvaient atteindre environ 30 °C, tandis que durant les épisodes glaciaires extrêmes, elles pouvaient chuter bien en dessous de -50 °C dans certaines régions.
La Grande Oxydation
Il y a environ 2,4 milliards d'années s'est produit un événement majeur de l'histoire de la Terre, nommé "la Grande Oxydation". Elle est caractérisée par une augmentation importante du taux d'oxygène dans l'atmosphère terrestre, un taux suffisamment élevé pour oxyder la surface de la Terre et les océans. En effet, au début du Précambrien, l'atmosphère était principalement composée de gaz volcaniques comme le dioxyde de carbone, l'azote, l'ammoniac et le méthane, avec une quantité infime d'oxygène libre. La photosynthèse des cyanobactéries a fortement augmenté la concentration en oxygène.

Cette augmentation de l'oxygène a également contribué à la formation d'une couche d'ozone protectrice dans l'atmosphère, qui a permis à la vie de se développer sur Terre. Cependant, l'oxydation a également eu des effets négatifs, comme la destruction de certaines formes de vie anaérobies particulièrement sensibles à l'oxygène.
Des épisodes glaciaires majeures
Durant la seconde moitié du Protérozoïque, le climat de la Terre est devenu plus stable et plus froid. Un changement climatique qui a conduit à la formation de vastes calottes glaciaires sur les pôles de la Terre. Cet épisode froid a eu un impact significatif sur la chimie de l'océan et la circulation des courants océaniques, avec une diminution de la salinité de l'eau de mer en raison de la formation de glace. Les fluctuations du niveau de la mer ont également eu des conséquences importantes sur la géologie de la Terre, avec la formation de vastes bassins sédimentaires et de montagnes.

La Terre a ainsi connu au moins trois épisodes de glaciation majeures au cours du Protérozoïque.
La glaciation huronienne
Il y a environ 2,4 milliards d'années, s'est produite la glaciation huronienne, l'une des plus anciennes et des plus longues périodes glaciaires connues de l'histoire de la Terre. Elle a ainsi duré environ 300 millions d'années. Cette glaciation est liée à la Grande Oxydation, un événement marqué par une forte augmentation de l'oxygène atmosphérique due à l'activité des cyanobactéries. Cette augmentation aurait réduit la concentration de gaz à effet de serre, notamment le méthane, entraînant un refroidissement global et une série d'avancées glaciaires. La Terre aurait alors traversé un épisode de 'Terre boule de neige', où la glace recouvrait une grande partie de sa surface. La fin de cette glaciation est attribuée à une augmentation du dioxyde de carbone d'origine volcanique, qui a progressivement réchauffé la planète.
La glaciation sturnienne
La glaciation sturtienne, qui s'est déroulée il y a environ 717 à 660 millions d'années, est l'une des périodes glaciaires les plus intenses depuis la formation de la Terre. Elle fait partie des glaciations cryogéniennes et est souvent associée à l'hypothèse de la Terre boule de neige, où la glace aurait recouvert presque toute la planète. Son déclenchement serait lié à une diminution des gaz à effet de serre, potentiellement causée par l'altération des roches consécutive à la fragmentation du supercontinent Rodinia. Elle a pris fin avec une accumulation progressive de dioxyde de carbone d'origine volcanique, entraînant un effet de serre intense et un réchauffement global.
La glaciation marinoenne
La glaciation marinoenne s'est produite il y a environ 650 à 635 millions d'années. Elle est considérée comme l'une des plus extrêmes de l'histoire de la planète. Elle appartient aux glaciations cryogéniennes. Comme la glaciation sturtienne, qui l'a précédée, elle est également associée à l'hypothèse de la Terre boule de neige. Elle serait lié à une diminution des gaz à effet de serre, notamment du dioxyde de carbone, et à des modifications du cycle du carbone. La fin de cette glaciation est attribuée à une intense activité volcanique, libérant du dioxyde de carbone et provoquant un effet de serre important. Elle a précédé une augmentation de la diversité des formes de vie au début du Cambrien.
Les glaciations cryogéniennes, c'est quoi ?
Les glaciations cryogéniennes désignent une série de glaciations majeures qui ont eu lieu entre 720 et 635 millions d'années, pendant la période de la fin du Précambrien. Elles comprennent principalement deux événements glaciaires : la glaciation sturtienne (717-660 Ma) et la glaciation marinoenne (650-635 Ma), toutes deux caractérisées par des conditions climatiques extrêmes.

Ces glaciations sont particulièrement importantes car elles sont souvent associées à l'hypothèse de la Terre boule de neige (Snowball Earth).

Pendant les glaciations cryogéniennes, les températures mondiales auraient été extrêmement froides, estimées entre -50 °C et -70 °C, avec des zones proches de l'équateur également recouvertes de glace selon l'hypothèse de la Terre boule de neige. Les régions polaires auraient pu atteindre des températures proches de -70 °C, tandis que les zones moins affectées par la glace, comme les régions équatoriales, auraient enregistré des températures autour de -30 °C à -40 °C.

Les causes de ces glaciations seraient multiples, mais on suppose qu'elles résultent d’une combinaison de facteurs, notamment :
  • La diminution des gaz à effet de serre (en particulier du dioxyde de carbone), peut-être en raison de l’altération des roches continentales après la fragmentation du supercontinent Rodinia.
  • Des modifications dans l'orbite de la Terre, ce qui aurait conduit à des conditions climatiques plus froides.

La fin de ces glaciations a été provoquée par une forte activité volcanique, qui a émis du dioxyde de carbone, créant un effet de serre qui a réchauffé la planète. Les glaciations cryogéniennes ont eu un impact majeur sur l’évolution de la vie sur Terre. Après leur fin, on observe une explosion de la diversité biologique, avec l'apparition de formes de vie multicellulaires complexes au cours de l'Édiacarien. Elle marque la transition vers des périodes plus chaudes et propices à l'évolution de la vie.
La théorie de la Terre boule de neige
La théorie de la Terre boule de neige (ou "Snowball Earth" en anglais) suggère que la Terre a connu des périodes de glaciation intense et globale au cours de son histoire, au point que la glace aurait recouvert la quasi-totalité de la planète, y compris les zones équatoriales.

La théorie de la Terre boule de neige concerne principalement les trois période glaciaire globales du Protérozoïque. La théorie de la Terre boule de neige reste un sujet de débat scientifique, car certaines preuves semblent contredire cette hypothèse.
Théorie de la Terre boule de neige
L'influence des océans
Les océans du Protérozoïque ont joué un rôle majeur dans l'évolution du climat et de la vie. La transition vers une Terre riche en oxygène a entraîné la formation des premières faunes eucaryotes et l'apparition des premiers organismes multicellulaires vers la fin de cette période.

Les stromatolithes, formés par des cyanobactéries, ont continué à se développer, contribuant à la production d'oxygène. Les premiers eucaryotes, apparus il y a environ 1,8 milliard d'années, ont commencé à diversifier les écosystèmes marins, préparant le terrain pour l'explosion de la vie à l'ère suivante.


La valse des continents au Protérozoïque
Le Protérozoïque a été marquée par la formation et la fragmentation de plusieurs supercontinents. Ce mouvement cyclique des terres est ce qu’on appelle la "valse des continents", un phénomène géologique qui a façonné la planète et continue de la modifier aujourd'hui.

Il y a environ 2,5 milliards d'années, les continents étaient regroupés en un supercontinent appelé Columbia (ou Nuna). Puis, il a commencé à se fragmenter il y a environ 1,8 milliard d'années en créant de vastes bassins océaniques qui ont commencé à se remplir d'eau.

Il y a environ 1,1 milliard d'années, la majeure partie des continents de la Terre étaient regroupés en un autre supercontinent appelé Rodinia. Puis, il a également commencé à se fragmenter il y a près de 750 millions d'années donnant naissance à de nouveaux océans et à des terres émergées plus petites. Ce processus a continué pendant plusieurs millions d'années, avec la formation et la destruction répétées de supercontinents.

À la fin du Protérozoïque, environ 600 millions d'années, la Terre a vu la formation de Pannotia, un autre supercontinent qui a, lui aussi, fini par se fragmenter.


La transition entre l’Ediacarien et le Cambrien : une disparition progressive
Il y a environ 541 millions d’années, la Terre a connu une transformation biologique majeure marquant la fin de l'Édiacarien et l’entrée dans le Cambrien. Cette période de transition a vu la disparition progressive de la faune édiacarienne, composée d’organismes marins à corps mou, et l’émergence rapide d’une biodiversité nouvelle, caractérisée par des formes de vie plus complexes et diversifiées.

Contrairement aux grandes extinctions du Phanérozoïque, la disparition des organismes édiacariens ne semble pas avoir été causée par un événement unique et soudain. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce déclin progressif. Les changements environnementaux, notamment une modification de la chimie des océans et de l’oxygénation, auraient pu jouer un rôle clé. L’apparition de nouveaux organismes au début du Cambrien, dotés de structures dures et de capacités de prédation, aurait également bouleversé les écosystèmes et mis en difficulté les espèces édiacariennes, moins adaptées à ces nouvelles conditions.
Faune de l'Édiacarien
Cette transition marque une étape cruciale dans l’évolution de la vie sur Terre. Elle ouvre la voie à l’explosion cambrienne, un événement majeur durant lequel les premiers représentants de nombreux groupes d’animaux modernes apparaissent. Si la faune de l’Édiacarien a en grande partie disparu, certains de ses représentants pourraient avoir laissé des descendants, influençant l’évolution des organismes du Cambrien (première période géologique du Paléozoïque) et au-delà.
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