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Pic de pollution, cet air délétère qui nous intoxique !

Météo 45
Publié par Aline Timbert dans Environnement · 15 Février 2023
Cela fait plusieurs jours maintenant, au cours de ce mois de février 2023, que l'on entend parler dans différentes régions de France d'un pic de pollution aux particules fines.

Alors, pour mieux comprendre à quoi nous sommes confrontés, répondons tout d'abord à cette question toute simple : qu'appelle-t-on un épisode ou pic (plus ou moins prolongé) de pollution aux particules fines ?

Un pic de pollution de l'air, c'est quoi ?
En fait, il s'agit d'une concentration trop élevée de polluants atmosphériques divers dans l'air. Par conséquent, cette situation engendre un dépassement des seuils définis dans la réglementation. Ainsi, pour veiller sur l'air que nous respirons au quotidien, la France compte au niveau national sur le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA).

De plus, des antennes régionales sont chargées d'évaluer en continu la quantité de présence de polluants dans l'air et leur nocivité sur la santé humaine.

L'indice ATMO (de 1 à 10) s'appuie sur un système mesurant le degré de pollution. Afin de simplifier l'accès de l'information à la population, un code couleur a été mis en place. Ce dernier permet d'indiquer les différents niveaux de pollution de l'air de façon claire.

Par ailleurs, l'outil « vigilance atmosphérique » met à disposition une carte de France où l'on peut distinguer les départements impactés par des épisodes de pollution.

Vous l'aurez compris, lorsque l'on connaît un pic de pollution dans l'air, celui-ci est signalé afin de prévenir les habitants touchés.
De cette façon, des mesures préfectorales peuvent être prises pour limiter les effets de cette dégradation de l'air. Par exemple, les autorités imposent souvent une réduction de la vitesse des véhicules sur les principaux axes routiers.

L'air des agglomérations de plus de 100 000 habitants est observé afin de répertorier les polluants en circulation parmi lesquels :
   • le monoxyde de carbone (CO) ;
   • les oxydes d'azote ;
   • les particules (PM10 et PM2,5)...

Dans quelles circonstances météo, les pics de pollution se manifestent-ils le plus ?
C'est souvent en hiver, lors de conditions anticycloniques (avec peu ou pas de vent) que les épisodes de pollution les plus marqués se font sentir. En effet, ces conditions hivernales calmes sont propices à l'accumulation de polluants dans l'air. Faute de brassage, les contaminants ne parviennent plus à se dissiper.

Par ailleurs, lors d'un temps froid ou d'une inversion thermique, les polluants se plaquent dans les basses couches de l'atmosphère. Alors, cela conduit à des épisodes de pollution aux particules et oxydes d'azote.

Il existe même un terme pour évoquer ce phénomène, le « smog ». En fait, il s’agit d'un mélange de brouillard grisâtre qui persiste et de polluants urbains stagnants qui rendent l'atmosphère irrespirable !

De plus, l'hiver, le recours au bois de chauffage favorise grandement l'émission de particules.

Feu de cheminée et particules fines

Des facteurs aggravants pour la pollution de l’air
De fait, les épisodes de pollution sont majoritairement relevés en saison hivernale. Cependant, en été, lorsque la météo est chaude et ensoleillée, la contamination concerne dès lors la formation d'ozone et de particules fines secondaires.

Des pratiques saisonnières sont également susceptibles d’occasionner des pics de pollution comme certaines opérations agricoles (l'épandage d'engrais par exemple), l'augmentation du trafic routier pendant les périodes de départ en vacances.

Epandage engrais

Ces émissions supplémentaires s'ajoutent aux émissions constantes des activités industrielles et du trafic routier de base. C'est une évidence, mais faut-il encore le rappeler ? Eh oui, les polluants atmosphériques (appelés particules primaires) sont majoritairement engendrés par les activités humaines !

  • activités industrielles ;
  • pratiques domestiques ;
  • travaux agricoles ;
  • transports…

Enfin, sachez que les particules sont également définies en fonction de leur taille :
  • PM10 : particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (le nez sert alors de filtre et elles restent dans les voies aériennes supérieures) ;
  • PM2.5 : particules de diamètre inférieur à 2,5 micromètres. Celles-ci ont la capacité d'infiltrer en profondeur nos voies respiratoires, y compris jusqu'aux alvéoles pulmonaires et peuvent pénétrer la circulation sanguine.

Pollution industrielle

Pollution aux particules fines : quel impact sur notre santé ?
Même si la qualité de l'air a plutôt tendance à l'amélioration depuis deux décennies, ces valeurs limites peuvent malgré tout être dépassées. Or, cette contamination de l'air n'est pas sans conséquence sur la santé humaine.

Les pics de pollution sont à l'origine de deux types d'effets néfastes. Ceux qui peuvent être perçus immédiatement, et ceux qui sont visibles à long terme.

Parmi les symptômes qui peuvent se manifester les jours concernés par cette pollution, on peut citer les irritations des yeux et de voies respiratoires, les gens souffrant de problèmes de santé cardio-vasculaires et respiratoires peuvent être particulièrement éprouvés (asthmatiques...). Parfois, leur état de santé justifie même une prise en charge à l'hôpital !

À long terme, une personne, confrontée à des épisodes de pollution répétés, peut développer des maladies chroniques sévères comme des maladies cardio-vasculaires, des cancers... Les personnes pâtissant d'affections longue durée peuvent voir leur maladie s'accentuer, s'aggraver au long cours. Comme vous pouvez le constater, les alertes à la pollution ne sont pas anodines pour notre état de forme.

Des victimes de la pollution de l’air en France
Les individus les plus vulnérables sont par ailleurs plus impactés. Ainsi, c'est le cas des jeunes enfants, des seniors, des personnes souffrantes...

C'est pourquoi les personnes fragiles doivent connaître les bons automatismes. En effet, l'adoption de réflexes permet de préserver leur santé lors d'épisodes de pollution. Par exemple, il convient de limiter les sorties et efforts physiques en extérieur (des séances de sport par exemple) au maximum.

En France, la pollution de l'air extérieur serait, chaque année, à l'origine de 48 000 décès prématurés. À l'échelle mondiale, la pollution de l'air intérieur et extérieur causerait annuellement le décès de 8 millions de personnes environ.
Un chiffre vertigineux qui vaut bien une prise de conscience, non ?


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