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Précambrien - Climat et variations climatiques

Climatologie > Paléoclimats (climats anciens)
Le Précambrien (superéon)
Le Précambrien, désigné comme superéon, représente une vaste période de temps précédant le Cambrien. Il s'étend ainsi de la formation de la planète il y a environ 4,6 milliards d'années (Ga) jusqu'à l'apparition des premiers organismes pluricellulaires il y a environ 541 millions d'années (Ma).

Le Précambrien, qui voit la mise en place des continents, des océans, de la tectonique des plaques et de la vie, représente à lui seul près de 90 % de l'histoire de la Terre. Il est divisé en trois éons : l'Hadéen, l'Archéen et le Protérozoïque. Les conditions climatiques ont fortement évolué au cours des trois éons qui composent ce superéon long d'environ 4 Ga !

Au Précambrien, le climat de la Terre était régulé par plusieurs facteurs, notamment les émissions volcaniques, les bombardements météoriques, les variations de l'activité solaire, les changements dans la composition de l'atmosphère et les mouvements tectoniques. Ces facteurs ont conduit à des fluctuations de la température et des niveaux de gaz à effet de serre, qui ont eu des conséquences importantes sur la géologie, la biologie et la chimie de la Terre.

Au cours du Précambrien, la tectonique des plaques était encore en cours de formation et les continents étaient en train de se former à partir de roches magmatiques et de sédiments marins qui s'accumulaient sur la croûte terrestre.
L'éon Hadéen
L'éon Hadéen, également connu sous le nom de l'Hadéen, constitue le premier éon de l'histoire de la Terre. Il s'étend de la formation de la Terre par accrétion il y a environ 4,6 milliards d'années (Ga) pour se terminer autour de −4 Ga.

Pendant cet éon d'environ 600 millions d'années (Ma), la Terre était encore en formation et subissait une intense activité volcanique et météoritique. Les roches les plus anciennes connues sur Terre datent de cette époque, et elles sont principalement composées de basalte et de granite. Il n'y avait pas de continents pendant l'éon Hadéen. Au lieu de cela, la surface de la Terre était recouverte par des océans de magma. Les scientifiques pensent que la température à la surface de la Terre était alors probablement supérieure à 2 000 °C. L'atmosphère et les océans se seraient formés au cours de la dernière partie de l'éon.
L'hypothèse de l'impact géant
On pense également que la Lune se serait formée durant l'Hadéen, il y a environ 4,5 Ga. La principale hypothèse avance qu'une collision entre la proto-Terre et une proto-planète (Théia) de la taille de la planète Mars aurait formé la Lune.

Selon les chercheurs, Théia se serait formée dans la même région du système solaire que la Terre, mais avec une orbite instable. Finalement, cette planète errante aurait croisé la Terre dans un impact cataclysmique !

L'énorme énergie libérée lors de la collision aurait entraîné la fusion des matériaux des deux corps célestes. Les débris résultants de cette collision se seraient ensuite regroupés pour former un disque de débris en orbite autour de la Terre. Ce disque se serait progressivement aggloméré pour former la Lune. Théia aurait également apporté de l'eau à la Terre.
L'atmosphère primitive de l'Hadéen
Le dégazage du magma ou des roches sous l'océan magmatique débute et crée l'atmosphère initiale, dite primitive.

L'atmosphère primitive, particulièrement épaisse de la Terre, était composée principalement de gaz volcaniques tels que l'ammoniac, le méthane et le dioxyde de carbone. La température et la pression atmosphérique étaient tellement élevées que l'eau était présente uniquement sous forme de gaz (la vapeur d'eau), des conditions probablement assez similaires à celles observées aujourd'hui sur la planète Vénus. Certains scientifiques pensent également que la glace, délivrée par les impacts de comètes, aurait pu fournir à la planète de la vapeur d'eau supplémentaire.

Lorsque la température devint suffisamment basse, la vapeur d'eau est passée à l'état liquide entraînant une baisse de la pression atmosphérique et de l'effet de serre. En effet, une grande partie de la vapeur d'eau dans l'atmosphère se serait ainsi condensée pour former des nuages ​​et de la pluie qui auraient laissé d'importants dépôts d'eau liquide à la surface de la Terre. Cette eau aurait alors entraîné avec elle une partie du CO2 qui allait se retrouver piégé dans les premières roches sédimentaires de type carbonaté. Très progressivement, la température du sol a baissé provoquant un refroidissement de l'atmosphère et la formation des océans.
Formation de la Terre
Vue d'artiste de la formation de la Terre à l'Hadéen
Malgré ces conditions infernales, l'Hadéen est considéré comme une période cruciale de l'histoire de la Terre. En effet, c'est pendant cette période de formation que notre planète a commencé à acquérir les conditions nécessaires à l'apparition de la vie.
La théorie du grand bombardement tardif
Le grand bombardement tardif (ou Late Heavy Bombardment en anglais) est un événement théorique qui se serait déroulé de -4,1 à -3,9 milliards d'années. Une période durant laquelle la Terre et les autres planètes telluriques du système solaire auraient subi un intense de bombardement météoritique.

Selon cette hypothèse, le grand bombardement tardif aurait été déclenché par des perturbations gravitationnelles dans le système solaire, peut-être causées par les mouvements des planètes géantes comme Jupiter et Saturne. Ces perturbations auraient dirigé un grand nombre de corps célestes vers le système solaire intérieur, provoquant ainsi une période de bombardement météoritique intensive.

Les conséquences de cet événement hypothétique auraient été importantes sur la Terre. Les impacts de météorites auraient créé de vastes cratères et enclenché des éruptions volcaniques massives. Ces impacts auraient également libéré de grandes quantités d'énergie, avec pour conséquences des conditions difficiles pour l'émergence de la vie sur Terre.
L'éon Archéen
Pendant l'Archéen, de -4 à -2,5 milliards d'années, la Terre était encore en formation et subissait de nombreux événements cataclysmiques, notamment des impacts de météorites et une intense activité volcanique. Les premiers continents ont commencé à se former à cette époque, et la vie est apparue sous forme de bactéries et d'autres organismes unicellulaires.
L'atmosphère archéenne
L'atmosphère était dominée par des gaz tels que le méthane, l'ammoniac et le dioxyde de carbone. L'absence d'oxygène dans l'atmosphère signifiait également que les rayons ultraviolets du soleil étaient particulièrement intenses, ce qui rendait la surface de la Terre inhospitalière pour la vie telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Les émissions volcaniques étaient également très importantes à cette époque et ont contribué à la formation de vastes plaines de lave et de montagnes. Les fluctuations de l'activité solaire ont également joué un rôle important dans la régulation du climat, avec des périodes d'intense activité solaire qui ont maintenu des températures particulièrement élevées sur la Terre. De nos jours, la plupart des études estiment que les températures moyennes à la surface de la Terre oscillaient entre 40 et 80 °C. Bien que le Soleil était de 25 à 30 % moins lumineux qu'aujourd'hui, les températures élevées s'expliquent principalement par la présence importante de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Paysage archéen
Vue d'artiste d'un paysage archéen par Tim Bertelink
La formation des premiers supercontinents à l'Archéen
La Terre était couverte d'océans et de mers peu profondes. Les premiers continents se sont formés à partir de roches magmatiques qui se sont solidifiées dans les zones de subduction où les plaques tectoniques plongent sous la croûte terrestre.
Vaalbara, le premier supercontinent
Le premier supercontinent terrestre Vaalbara
Les roches ont été ensuite déformées et métamorphisées par la pression et la chaleur formant ainsi les premiers noyaux continentaux appelés cratons.

L'éon Archéen a vu la formation de trois supercontinents :

  • Vaalbara, il y a environ 3,6 milliards d'années (Ga) ;
  • Ur, il y a environ 3 milliards d'années (Ga) ;
  • Kenorland, il y a environ 2,7 milliards d'années (Ga).
L'éon Protérozoïque
Le Protérozoïque s'étend de -2,5 milliards d'années à -541 millions d'années. Il couvre à lui seul près de la moitié du temps d’existence de la planète Terre. La première moitié du Protérozoïque a été marquée par une forte activité tectonique et volcanique conduisant à la formation de vastes chaînes de montagnes et de plaines sédimentaires.

C'est également pendant cet éon que les premières formes de vie pluricellulaires ont évolué, notamment les premiers animaux invertébrés.

L'atmosphère du Protérozoïque
Au Protérozoïque, l'atmosphère a commencé à se stabiliser. La température moyenne de la Terre a diminué progressivement par rapport à l'Archéen.

La Grande Oxydation
Il y a environ 2,4 milliards d'années s'est produit un événement majeur de l'histoire de la Terre, nommé "La Grande Oxydation". Elle est caractérisée par une augmentation importante du taux d'oxygène dans l'atmosphère terrestre, un taux suffisamment élevé pour oxyder la surface de la Terre et les océans.

En effet, au début du Précambrien, l'atmosphère était principalement composée de gaz volcaniques comme le dioxyde de carbone, l'azote, l'ammoniac et le méthane, avec une quantité infime d'oxygène libre. La photosynthèse des cyanobactéries a fortement augmenté la concentration en oxygène.

Cette augmentation de l'oxygène a également contribué à la formation d'une couche d'ozone protectrice dans l'atmosphère, qui a permis à la vie de se développer sur Terre. Cependant, l'oxydation a également eu des effets négatifs, comme la destruction de certaines formes de vie anaérobies particulièrement sensibles à l'oxygène.
Les premiers épisodes glaciaires de la Terre au Protérozoïque
La seconde moitié du Protérozoïque, le climat de la Terre est devenu plus stable et plus froid. Un changement climatique qui a conduit à la formation de vastes calottes glaciaires sur les pôles de la Terre. Cet épisode froid a eu un impact significatif sur la chimie de l'océan et la circulation des courants océaniques, avec une diminution de la salinité de l'eau de mer en raison de la formation de glace. Les fluctuations du niveau de la mer ont également eu des conséquences importantes sur la géologie de la Terre, avec la formation de vastes bassins sédimentaires et de montagnes.

La Terre a ainsi connu au moins trois épisodes de glaciation au cours du Protérozoïque.
La théorie de la Terre boule de neige
La théorie de la Terre boule de neige (ou "Snowball Earth" en anglais) suggère que la Terre a connu des périodes de glaciation intense et globale au cours de son histoire, au point que la glace aurait recouvert la quasi-totalité de la planète, y compris les zones équatoriales.

La théorie de la Terre boule de neige concerne principalement les trois période glaciaire globales du Protérozoïque. La théorie de la Terre boule de neige reste un sujet de débat scientifique, car certaines preuves semblent contredire cette hypothèse.
La glaciation huronienne
La première s'est produite aux alentours de −2,4 milliards d'années et est connue sous le nom de glaciation huronienne. Elle a duré environ 300 millions d'années. Elle a été provoquée par le lent appauvrissement de l'atmosphère en dioxyde de carbone.

La glaciation sturnienne
Il y a environ 750 à 635 millions d'années, la Terre a connu une seconde période de glaciation majeure, connue sous le nom de glaciation sturtienne.

Cette période de glaciation, qui a duré environ 25 millions d'années, a été marquée par la formation de vastes calottes glaciaires jusqu'à l'équateur. Pratiquement toute la surface de la Terre était couverte de glaces. Les températures de surface de la Terre ont chuté jusqu'à environ -50 °C.

La glaciation marinoenne
La glaciation marinoenne a débuté il y a environ 640 millions d'années, peu de temps avant l'explosion cambrienne de la biodiversité. Pendant cette période, qui a duré environ 15 millions d'années, la Terre était principalement recouverte d'océans, mais la glace s'est étendue jusqu'aux latitudes tropicales.
La valse des continents au Protérozoïque
Il y a environ 2,5 milliards d'années, les continents étaient regroupés en un supercontinent appelé Columbia (ou Nuna). Puis, il a commencé à se fragmenter il y a environ 1,8 milliard d'années en créant de vastes bassins océaniques qui ont commencé à se remplir d'eau.

Il y a environ 1,1 milliard d'années, la majeure partie des continents de la Terre étaient regroupés en un autre supercontinent appelé Rodinia. Puis, il a également commencé à se fragmenter il y a près de 750 millions d'années donnant naissance à de nouveaux océans et à des terres émergées plus petites.
L'extinction de l'Ediacarien
Il y a environ 580 millions d'années s'est produite l'une des extinctions les plus importantes du Précambrien : l'extinction de l'Ediacarien. Cette extinction a été associée à des changements climatiques et environnementaux importants, tels que des épisodes de froid et des changements dans la composition chimique de l'océan. Elle a conduit à la disparition de la plupart des animaux de la Faune de l'Édiacarien, composée d'organismes marins pluricellulaires.

Cette faune disparut en grande partie simultanément avec l'apparition rapide de la biodiversité au Cambrien (première période géologique du Paléozoïque) connue sous le nom d'explosion cambrienne.
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