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La forêt d'Orléans, joyau naturel du Loiret

Météo 45
Publié par Aline Timbert dans Patrimoine naturel · 16 Mai 2022
Les grands espaces naturels, comme les forêts, sont des lieux précieux qui abritent de multiples espèces naturelles, végétales et animales. Ces patrimoines d'exception revêtent un rôle fondamental en matière de biodiversité. À ce titre, ils sont des havres à protéger.

D'ailleurs, on regarde souvent en dehors de nos frontières pour découvrir des lieux incroyables regorgeant de vie. Pourtant, on oublie que la France abrite, elle aussi, de véritables trésors. Ainsi, la région Centre-Val de Loire a la fierté de posséder la plus grande forêt domaniale de France Métropolitaine : la forêt d'Orléans.

La forêt d’Orléans est constituée de trois massifs :
  • Lorris ;
  • Ingrannes ;
  • Orléans.

Elle s'étend sur environ 60 000 hectares dont 35 000 hectares sont gérés par l'Office National des Forêts. Ainsi, la forêt d'Orléans constitue un refuge pour de nombreuses espèces végétales et animales qui s'épanouissent fièrement au cœur de ce lieu marqué par l'Histoire.

La forêt d'Orléans, un patrimoine naturel et historique
En effet, cette forêt a été connue sous le nom de forêt des Carnutes, du nom du peuple gaulois qui a vécu sur ces terres arborées s'étalant alors sur 150 000 hectares. Lieu majeur durant la Gaule, cette forêt est alors un lieu sacré pour les Celtes. Les druides gaulois s'y réunissaient une fois par an pour aborder les grandes questions religieuses et politiques.

Sous le règne d'Hugues Capet, elle devient une forêt royale et un lieu de chasse à courre privilégié. C'est plus tard, en 1848 précisément, que la forêt devient domaniale.

Circaète Jean-le-BlancLa forêt a été malmenée, déboisée, jusqu’au 19e siècle à différents desseins. De nos jours, ce poumon vert du Loiret constitue un espace privilégié pour la biodiversité. Ainsi, on dénombre pas moins de 180 espèces d’oiseaux, dont de grands rapaces, certains très rares en France (aigles bottés, circaètes Jean-le-Blanc), qui occupent majestueusement les lieux.

Le Circaète Jean-le-Blanc, avec son envergure impressionnante de 1,80m, est une espèce de rapaces qui se consacre à la chasse aux reptiles... Principalement des serpents comme les couleuvres !

Les Balbuzards pêcheurs sont, quant à eux, tout simplement emblématiques des lieux !

Des zones humides indispensables à l'habitat de certaines espèces
L'eau est plus que jamais précieuse en forêt d'Orléans. En effet, les zones humides offrent des espaces de vie uniques, et malheureusement de plus en plus rares. Ainsi, on répertorie de nombreux étangs et mares (environ un millier) propices à l'épanouissement de nombreuses espèces parmi lesquelles salamandres et tritons, grenouilles rousses ou encore crapauds.

Par exemple, le Triton crêté, avec une longueur de 12 à 16 cm est l'une des deux espèces de grands tritons répertoriées dans notre région, avec le Triton marbré (Triturus marmoratus).

« L'enjeu de préservation des mares est d’autant plus important que les zones humides sont en régression constante. On estime que la moitié des mares françaises ont disparu depuis le milieu du 20e siècle », affirme Benoît Garnier, responsable environnement de l'ONF pour la direction territoriale de Centre Ouest Aquitaine.

Cerf

N'oublions pas les rois incontournables de la forêt, à l'occasion d’une promenade paisible, vous pourrez apercevoir des représentants des nombreux cervidés qui évoluent par hardes comme les cerfs, biches et chevreuils. Et bien sûr, écureuils ou encore sangliers ont également établi leur terrain de jeu. L'automne reste un moment privilégié pour entendre le brame du cerf.

En effet, il fait résonner sa voix puissante à l’occasion de la saison des amours.

La végétation de la forêt d'Orléans marquée par des arbres séculaires !
Parmi les raretés végétales à trôner fièrement en forêt d'Orléans, on peut mentionner des plantes comme la Droséra, plante insectivore à feuilles rondes ou la Linaigrette, dite aussi herbe à coton.

Plante Droséra

La linaigrette est une plante de la famille des Cypéracées, du genre Eriophorum, qui croît dans les marais. Cet espace boisé comprend essentiellement des arbres de grande taille comme le chêne sessile ou pédonculé, ou encore des pins.

Séquoias géantDe fait, en vous promenant en forêt d'Orléans, vous serez impressionné en découvrant d'imposants séquoias géants ou encore des chênes, trois fois centenaires. Des pins sylvestres, des pins Laricio de Corse sauront également attirer votre regard lors d'une randonnée nature.

Pour contempler la beauté des paysages, vous pourrez compter sur Le Belvédère des Caillettes, situé au cœur du massif d'Ingrannes, (à 24m de hauteur), ou encore sur l'Observatoire du Ravoir. Il s'agit du seul lieu en France où l'on peut observer la nidification d'un couple de balbuzards pêcheurs. Des panoramas qui vous permettront d'avoir une vue sensationnelle sur l'écosystème singulier de la forêt d'Orléans.

De nombreux sentiers de randonnée balisés par l'ONF vous permettent d'explorer cette forêt majestueuse. D'ailleurs, deux GR traversent les lieux (le GR3 d’ouest en est, et le GR32 du nord au sud). La forêt d'Orléans constitue ainsi un lieu touristique apprécié par les marcheurs !
Répertoriée comme site Natura 2000, la forêt d'Orléans incarne un lieu de préservation et de protection de la faune et de la flore.

La forêt d'Orléans menacée par les épisodes répétés de canicule
Si la forêt fascine, elle n’en reste pas moins fragile et doit relever de nombreux défis, parmi lesquels les aléas climatiques, avec des températures record, des canicules préjudiciables à la bonne santé des environnements naturels.

Comme de nombreux écosystèmes, la forêt d'Orléans n'échappe pas au changement climatique et aux épisodes répétés de sécheresse qui sont survenus ces dernières années. Pour s’adapter à cette réalité, l'ONF pense adaptation et renouvellement des espèces.

Dans cette optique, l'ONF a procédé à la mise en place de huit parcelles expérimentales. Les experts cultivent différentes espèces afin d'étudier leur résistance à la chaleur et au manque d’eau. Leur croissance va être surveillée et analysée au cours ses prochaines années.

Parmi les essences sélectionnées, il y a les liquidambars, découverts en Floride par les Espagnols en 1528. L'ONF s'intéresse également aux cèdres, ou encore aux chênes pubescents, traditionnellement implantés dans le bassin méditerranéen.

Par ailleurs, le déficit hydrique qui se répète en Centre-Val de Loire, associé à des températures anormalement élevées pour la région en périodes estivales, accentue le risque de départs d'incendies.

Des feux de forêt qui sont toujours de véritables catastrophes pour les écosystèmes locaux !


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